Comme pour la majorité des restaurateurs, l’annonce du confinement a été durement vécue par l’équipe d’Ikat : « On a appris la nouvelle en plein service le samedi soir, 4h avant la fermeture ! Pour notre première année d’existence, entre l’incendie de Lubrizol et le Covid, je crois qu’on aura tout vécu ! », sourit Perrine Campan, pâtissière et co-gérante du restaurant rouennais, repris en Scop il y a un peu plus d’un an, en avril 2019 avec Théo Lebert, sommelier, et George Widjaja, cuisinier.
La période de confinement qui a suivi n’a pas bouleversé les habitudes de travail des trois associés. « Nous fonctionnions déjà ainsi, par Whatsapp. On a continué à voter et prendre les décisions à distance ! », poursuit-elle. « Rapidement, on a pris la décision de proposer de la vente à emporter, pour ne pas perdre le contact avec notre clientèle. On a mis cette solution en place en partenariat avec le restaurant de l’ancien gérant du restaurant, avec qui nous sommes toujours en contact. On pratiquait déjà la vente à emporter avant, mais avec de la vaisselle consignée, et là, ce n’était plus possible. On s’est adapté », complète George.
Les trois associés espèrent un retour à la normale à la rentrée de septembre. « Le soir, notre clientèle de loisirs et familiale est au rendez-vous, mais c’est plus compliqué pour le service du midi, où on est sur une clientèle de bureau. Beaucoup de gens sont encore en télétravail. Et puis nos clients habituels du CHU de Rouen et de la Clinique évitent encore de sortir. Au total, on enregistre une baisse de 40 % environ de notre activité », constate Théo. Jusqu’à un retour à la normale, Ikat propose donc ses plats à la vente à emporter les mardis et mercredis, et passe à la restauration sur place les jeudis, vendredis et samedis. Et poursuit son cap : proposer des produits locaux de qualité, et mettre en valeur les producteurs – viande, escargots, poissons, œufs, légumes et crémerie – avec lesquels ils travaillent main dans la main.
« On a malgré tout moins souffert que d’autres restaurateurs », souligne Théo. « On est protégé par notre statut coopératif, qui nous a permis de nous mettre en activité partielle. C’est l’un des nombreux avantages de la Scop. » « Cette période nous a permis de nous mettre à jour sur la partie administrative, qu’on a moins le temps de faire habituellement quand on a la tête dans le guidon ! Le confinement a aussi permis à Théo de suivre une qualification d’un degré supérieur en œnologie. Et nous avons suivi des ateliers proposés par la BPI et la métropole de Rouen. On a réussi à mettre à profit ce confinement pour redémarrer pleins d’envies ! », conclut Perrine.