« Le confinement nous a aussi réservé de bonnes surprises ! », raconte Morgan Orleach, associé de la Scic nantaise la Grande barge. « Nous avons bien entendu arrêté la restauration dès la mi-mars, mais très rapidement, l’une de nos activités, le micro-marché que nous organisions tous les jeudis soirs, a connu un boom inattendu ».
Chaque semaine, depuis maintenant plusieurs années, il est en effet possible de commander des paniers à la carte, dès 1 €, composés de produits frais, secs, liquides… des producteurs avec lesquels La Grande barge travaille pour sa partie restauration. « Cette activité était déficitaire. On tournait autour de 40 commandes par semaine. Mais pendant le confinement, on est monté à 250 paniers par semaine ! Nous avons dû dans l’urgence trouver un espace plus grand pour stocker les produits et préparer les commandes, et l’association La Sauge, qui gère la ferme urbaine de Nantes, nous a proposé ses locaux. Après le déconfinement, ça s’est stabilisé, et on tourne maintenant autour de 130 paniers par semaine, sur 4 points de retrait à Nantes. Cette activité devrait se pérenniser, car elle a permis de nous faire connaître d’un nouveau public pendant ces trois mois, un public qui montre l’envie de consommer autrement, et qui a découvert que nous répondions bien à leurs nouvelles attentes, notamment en terme de prix », poursuit Morgan.
« Le développement des paniers a complètement changé la donne : avant, ça nous coûtait de l’argent, et aujourd’hui, c’est cette activité qui aide la partie restaurant à garder la tête hors de l’eau. Sur cette partie, on a rouvert dès le 11 mai, uniquement sur une offre à emporter. Avant le confinement, on proposait déjà cette solution, mais sur une carte réduite. Ça a été dur les deux premières semaines… on tournait à 2 repas par jour, contre 45 couverts habituellement les midis. Peu à peu, les clients reviennent, mais on est sur une clientèle de bureau, et c’est donc encore très fluctuant et très incertain, on est en adaptation permanente, pour éviter d’avoir trop de pertes. On reste en observation pour le moment, en espérant qu’à la rentrée de septembre les choses rentrent dans l’ordre ».
En attendant, la Grande barge espère redynamiser son activité cet été avec la piétonisation de la rue Grande Biesse pendant deux mois, qui permettra d’augmenter le nombre de couverts avec la terrasse, et de bénéficier des nombreuses animations prévues dans le quartier, notamment pour la partie bar. « Ce qui est certain, c’est que sans la forte implication de nos producteurs, et l’aide spontanée proposée par nos sociétaires pour la préparation et la distribution des paniers, nous n’aurions pas pu tenir le choc », conclut Morgan.