Le Campus Science et Nature Le Gros Chêne à Pontivy a récemment été le théâtre d'un événement d'envergure, rassemblant plus de 150 participants passionnés d'agriculture, d'alimentation, de coopération et de solidarité. L'événement, intitulé "Agriculture & Alimentation : pour de nouvelles coopérations et solidarités", a été une journée riche en discussions constructives, mettant en lumière les enjeux cruciaux auxquels notre société est confrontée aujourd'hui. Les Scop et Scic de l’Ouest ont été partenaires de cet événement, on vous fait un retour dans cet article 👇 !
Les enjeux transversaux de l'Agriculture et de l'Alimentation : repenser nos modèles
Au cœur des débats se trouvait la question pressante de l'accélération des transitions et de la nécessité de revoir nos modèles de développement et d'organisation territoriale. Les participants ont analysé de près des sujets tels que l'occupation de l'espace, la gestion des ressources, le foncier et les modes de vie, soulignant ainsi l'importance capitale de l'agriculture et de l'alimentation dans ces domaines transversaux.
Un constat sur l'effondrement des actifs agricoles : 75% sont des personnes.
Efforts à porter sur :
- La confiance en soi,
- L’accès au foncier,
- La question financière en l’absence de ressources de départ.
Des expérimentations ont été évoquées :
- Le statut SCIC a été souvent évoquée.
- Beaucoup d’initiatives dans le foncier. Projet de la région Bretagne de lancer une foncière.
- Projet d’une SCIC foncière en cours de montage sur le 35.
- L’exemple des CIAP a été évoqué. On utilise d’autres outils déjà valorisés qu’on transfère vers l’agriculture
Les questions du salariat et de la qualité de vie sont des préoccupations des jeunes générations.
Le statut Scop est une réponse, mais présente encore des freins car ne permet pas d’accéder aux aides à l’installation et aux surfaces agricoles auxquelles ont droit les GAEC.
Priorités partagées : L'ESS au service de l'Agriculture durable
Les acteurs de l'ESS, en collaboration avec les partenaires de la stratégie régionale de l'ESS (SRESS) en Bretagne, ont placé au sommet de leurs priorités la filière "Alimentation, Agriculture et ESS". Ils sont convaincus que cette filière peut être le moteur d'un changement de paradigme, capable de rassembler le monde agricole, la société civile et les collectivités territoriales autour d'une vision commune et prometteuse.
Objectifs ambitieux pour un avenir durable
Les objectifs de la journée étaient clairs : favoriser les relations basées sur la coopération et la solidarité, réintroduire l'agriculture collective au cœur de nos pratiques et offrir à tous les acteurs de la chaîne (de la production à la consommation, en passant par la distribution, le traitement des déchets et l'utilisation des surplus) l'opportunité de trouver leur place de manière durable dans notre société en mutation.
Par ailleurs, la Région Bretagne envisage de créer une foncière régionale en s'inscrivant dans un axe de travail de la stratégie territoriale de l’ESS.
Soutien et engagement
Cet événement, inscrit dans le cadre de la SRESS, a été rendu possible grâce au soutien de l'Europe en Bretagne, de la République française et de la Région Bretagne. Les organisateurs ont exprimer leur gratitude envers Gaelle Le Stradic, Arnaud Lécuyer et la Préfecture de la région Bretagne pour leur soutien. Ensemble, ils ont ouvert la voie à de nouvelles perspectives et à des initiatives porteuses d'espoir pour l'avenir de notre agriculture et de notre alimentation.
A nous acteurs de l'ESS de démontrer que nous avons un rôle à jouer dans le monde agricole.
Des interventions inspirantes
Cette journée a été enrichie par les interventions inspirantes de professionnels engagés dans le domaine de l'agriculture et de l'alimentation. Des personnalités telles qu'Amélie de MONES DEL PUJOL de Terre de Liens Bretagne, Benjamin HENRY de SCI de Kerléo, Amande GAT de la Ferme Les Trognes (coopérative de notre réseau), Anne-Gaëlle Scatton de FRCIVAM Bretagne et Emmanuelle BILLARD du CIAP 22 ont partagé leurs expériences et leurs idées novatrices, apportant ainsi une dimension concrète et pragmatique aux discussions.
Voici un compte rendu des ateliers auxquels nous avons assisté :
ATELIER 1 : Un bien commun à cultiver. Ou comment faire réseau et coopérer autour du système alimentaire territorial.
L’ESS peut jouer un rôle essentiel dans un projet alimentaire de territoire pour agir sur les questions de la résilience alimentaire territoriale. Le travail en réseau et la coopération sont importants notamment pour agréger de nouveaux acteurs et de nouvelles coopérations.
Des questionnements et certaines réponses ont pu émergées autour de la ressource alimentaire,pour en faire un bien commun au service du territoire.
- Comment faire réseau et coopérer autour du système alimentaire territorial : faire du système alimentaire local une ressource accessible et gérée en commun, au service du bien commun.
- Priorité à l’achat local public : intégrer des clauses dans des marchés publics (des clauses sociales)
- Coopérer avec des filières longues en complémentarité.
- Sortir de l’entre-soi : trouver des terrains neutres avec le conventionnel, jusqu’où on s’accorde ?
- Stabiliser des financements publics sur des initiatives locales. Développer la culture du partage / de la mutualisation.
- Trouver une coordination à une échelle pertinente : « conseil local de l’aliment ». Coopérer avec qui ?
ATELIER 2 : L’installation en collectif : mettre toutes les chances de son côté ! Ou comment consolider les formes collectives d’exploitation pour maintenir le nombre d’actifs agricoles.
Force est de constater qu'il y a une réelle valeur ajoutée à travers le renouvellement des générations par des personnes non issues du milieu agricole. Le problème de renouvellement se porte essentiellement sur les personnes et le foncier, sans compter que pour 1 entrée, il y a 3 sorties.
Nous pouvons voir une montée en puissance du salariat et du sociétariat. Ce modèle se développe face au mal-être dû au financier, à l'isolement, même si le collectif ne résout pas tout. "Nos modèles coopératifs et nos modalités d’accompagnement ont des choses à faire valoir."
L’augmentation de la surface des exploitations agricoles accentue la difficulté de la transmissibilité. Sans compter que Les nouvelles générations : ont un rapport au temps qui a changé.
Construire un avenir solidaire et durable
Au terme de cette journée riche en échanges constructifs, une certitude demeure : ensemble, nous pouvons construire un avenir plus solidaire et plus durable pour tous. Nous en sommes à la première étape. Les discussions animées, les idées novatrices partagées et les expériences concrètes présentées ont jeté les bases d'une coopération renforcée entre les acteurs de l'agriculture, de l'alimentation et de l'ESS.
L’ESS est en capacité de participer à la transformation des modèles agricoles.
Forts de cet élan, nous sommes prêts à relever les défis de demain et à bâtir un monde où l'agriculture et l'alimentation sont des piliers d'une société équitable et solidaire.
@ crédit photos CRESS Bretagne