Souhaitant pérenniser son entreprise après son passage à la retraite, Evelyne Hamon, la fondatrice de Système RISP, leader du marché français de la transcription simultanée à Caen (14), a fait le choix de transmettre son entreprise à ses salarié·e·s en mars dernier. Elle souhaite ainsi pérenniser l’activité mais aussi sauvegarder un savoir-faire acquis au fil des ans et attirer de nouveaux talents. Un projet mûri pendant près de 2 ans, accompagné par l’Union régionale des Scop et Scic de l’Ouest.
Depuis 1997, l’entreprise Système RISP, auparavant incubée, implantée à Caen dans le Calvados, a acquis une solide notoriété pour son expertise dans la vélotypie, qui lui a permis de se positionner rapidement comme leader du marché français de la transcription simultanée, le sous-titrage d’événements en direct. Grâce à sa prestation sans cesse enrichie et améliorée, cette technologie permet d’élargir l’audience d’un événement tout en répondant aux exigences réglementaires. Depuis mars 2020, la vélotypie s’est révélée au grand public à travers les allocutions présidentielles qui sont désormais sous-titrées sur les écrans de télévision.
L’entreprise, qui compte actuellement 7 salarié·e·s, écrit aujourd’hui une nouvelle page de son histoire. Sa fondatrice, Evelyne Hamon, souhaitant se tourner vers la retraite, a anticipé sa succession, dans le but de transmettre en Scop aux salarié·e·s de Système RISP. Vincent Deffes et Camille Ribero, tous deux vélotypistes, ont repris le flambeau en co-gérance en mars dernier.
Une transmission bien anticipée
« Cette transmission n’est pas un saut dans le vide », raconte Vincent Deffes. Il poursuit :
Elle a été mûrement réfléchie et préparée durant près de 2 ans, appuyée par l’accompagnement de l’Union régionale des Scop et Scic de l’Ouest sur les aspects juridiques, financiers et de gouvernance. Et puis Evelyne Hamon assure la transition pendant encore 3 mois, alors avec Camille Ribero nous nous sentons bien épaulé·e·s. Par ailleurs, depuis longtemps l’organisation de notre structure s’effectue collectivement. Le côté Scop va venir renforcer et officialiser cela !
Par ailleurs, l’appui de l’Union régionale a permis de rassurer la cédante sur le financement avec la mobilisation d’outils financiers, ceux de l’Union régionale des Scop et Scic de l’Ouest (SOCODEN) et l'appui d’autres parties prenantes (Crédit Coopératif, France Active et le dispositif « Emergence ESS Coopérative » de la Région Normandie) qui sont venus abonder des apports personnels.
Finalement, ce sont ainsi les 7 salarié·e·s qui ont sauté le pas et décidé de devenir associé·e·s. « Les premiers temps, l’accompagnement de l’Union régionale des Scop et Scic a été essentiel pour rassurer, mesurer les risques, ou encore expliquer l’engagement que la montée au sociétariat signifiait concrètement. Mais très rapidement, les doutes et les freins ont été levés. C’est pour les salarié·e·s une belle opportunité de s’impliquer dans l’entreprise, dans leur outil de travail. C’est une nouvelle aventure, et c’est enthousiasmant ! » poursuit Vincent Deffes.
L’atout Scop pour pérenniser le savoir-faire et promouvoir un modèle économique alternatif d’avenir
La nouvelle co-gérance souhaite également faire du statut coopératif un véritable atout pour pérenniser le savoir-faire au sein de l’entreprise et prouver que le statut Scop est un modèle d’avenir. « Notre métier de vélotypiste est un métier méconnu et en tension. « La difficulté est là, car il n'y a pas d'école pour apprendre. Actuellement, la formation se fait au sein de l’entreprise » ajoute Evelyne Hamon. En effet, il n’existe pas de formation extérieure dédiée, Système RISP forme en interne une douzaine de personnes (contrats de professionnalisation) et recrute les vélotypistes au sein de cette promotion. « Le statut coopératif va nous permettre d’attirer de nouveaux profils, on l’espère, des personnes en quête de modes de fonctionnement plus démocratiques en entreprise » précise Camille Ribero.
L’humain est au coeur de notre métier, nous allions la performance à l’intelligence humaine. Le passage en Scop était donc une suite logique à donner à nos projets !
conclut Vincent Deffes.